INRA.FR|Le centre participe à la mobilisation sur la recherche autour de Xylella fastidiosa
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La lutte contre X. fastidiosa se concentre actuellement sur des mesures de lutte destructive en l’absence d’autres méthodes. Cette bactérie qui s’attaque à une grande variété de végétaux fait l’objet de nombreuses recherches dans son aire d’origine, les Amériques. Depuis 2013, l’Inra apporte son expertise en santé des plantes pour développer les connaissances scientifiques, les outils nécessaires et un dispositif de réaction rapide pour lutter contre X. fastidiosa.
L’équipe EmerSys de l’UMR IRHS, dirigée par Marie-Agnès Jacques (bactériologiste et phytopathologiste à l’Inra Angers-Nantes), a participé à l’identification de la bactérie Xylella fastidiosa, qui s’attaque à différentes espèces végétales et qui a été détectée en juillet en Corse sur des arbustes d’ornement.
Un projet européen H2020 vient d’être retenu pour la recherche sur Xylella : POnTE (Pest Organisms Threatening Europe). Ce projet, coordonné par une équipe italienne, a notamment pour partenaire l’UMR IRHS (Inra-Agrocampus Ouest – Université d’Angers) ainsi que l’ANSES.
À l’Inra, les recherches sur Xylella ont re-démarré en 2013 dans le cadre de travaux préliminaires à la mise en place du plan de surveillance du ministère de l’Agriculture. « Dans les années 1990, une collaboration très efficace entre l’Inra de Bordeaux et un large consortium brésilien autour de l’Institut de Biologie de São Paulo a donné lieu au séquençage de Xylella, première bactérie phytopathogène à avoir été séquencée », rappelle toutefois Marie-Agnès Jacques de l’Inra Angers-Nantes.
Plus récemment, l’Inra a caractérisé, en collaboration avec l’Anses, des souches de X. fastidiosa isolées de plants de caféiers et rassemblé une collection de souches de Xylella.
On estime l’introduction de Xylella fastidiosa en Europe assez récente, au plus une dizaine d’années, puisque c’est en 2013 que la bactérie a été découverte, sur des oliviers dans le sud de l’Italie (région des Pouilles). Ces arbres étaient déjà malades, atteints du syndrome de déclin rapide de l’olivier (CoDIRO en Italien) dont les premiers symptômes sont apparus en 2008. La bactérie est-elle la seule cause ayant conduit à ce syndrome ? La question reste encore posée. En l’absence de méthode de lutte chimique efficace et autorisée, en Italie comme partout ailleurs, les mesures prises pour lutter contre les bactéries phytopathogènes, comme Xylella fastidiosa, se résument à des mesures de destruction des plantes contaminées, de surveillance et de prophylaxie (quarantaine). L’utilisation de traitements antibactériens tels que les antibiotiques est interdite pour lutter contre les maladies des plantes en France à cause des risques d’apparition de résistances et des conséquences de leur éventuelle dispersion dans l’environnement. X. fastidiosa étant transmise par insectes, une partie importante de la lutte concerne également les insectes vecteurs pour éviter qu’ils ne disséminent la bactérie et donc à terme la maladie.
Published on Sep 22, 2015 by LES CENTRES INRA